lundi 8 novembre 2010

Le lièvre de Patagonie de Claude Lanzmann

Je suis enfin arrivée à lire ce livre dont j’entends parler depuis plus d’un an. Une lecture très riche, plutôt fouillis, couvrant un demi-siècle d’Histoire et d’histoires. Je ne connaissais pas du tout l’auteur et ses relations avec les sommités culturelles des années cinquante (Sartre et Beauvoir entre autres). Réflexions touchantes sur l’identité juive (il est juif athée) malgré une fascination gênante pour Tsahal. J’ai aimé les passages sur sa vie avec Sartre et Beauvoir, son histoire d’amour en Corée du Nord, et surtout, la genèse et la réalisation de son film de neuf heures, Shoah. Hyper intéressant. Il explique magnifiquement bien qu’il a voulu faire un film sur la mort, pas sur la (sur)vie des revenants des camps de concentration. Des passages très gonflés où il décrit comment il a recueilli des témoignages d’anciens nazis par la ruse, grâce à une petite caméra cachée.

Malheureusement, l’arrogance et la très haute idée que l’auteur a de lui-même m’ont gâché la lecture. OK, il est grand, beau, fort, intelligent, respecté, on a compris. Tout le monde l’adore, tout le monde le trouve génial, il appelle les grands de ce monde par leur prénom, la qualité de ses articles n’a jamais été égalée… Ereintant au bout de cinq pages - et il y en a sept cents. De la modestie, please !! La seule bouffée d’air frais, c’est quand il se traite lui-même d’imbécile (joie !) en décrivant une randonnée en montagne qui a failli très mal tourner du fait de sa désinvolture. J’aurais aimé plus de passages comme ça.

Un livre qui vaut néanmoins vraiment le coup pour le témoignage de toute une époque et les derniers chapitres sur Shoah.

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